La semaine dernière, le « Trump trade » a subi un revers significatif. Les rendements du Trésor américain ont reculé après la publication des données sur l’inflation américaine qui se sont révélées largement conformes aux attentes. Le dollar a abandonné une partie de ses gains de novembre, terminant la semaine en forte baisse par rapport à toutes les devises du G10, à l’exception du dollar canadien. L’euro quant à lui, a été aidé par les déclarations hawkish des responsables de la BCE qui semblaient contrecarrer les attentes d’une réduction de 50 points de base ce mois-ci. Cependant, le grand gagnant de la semaine a été le yen japonais, en forte hausse en raison d’une inflation plus forte que prévu et d’une réévaluation générale des hausses de taux de la Banque du Japon en 2025. À la baisse, le réal brésilien a été le moins performant, le budget du gouvernement Lula ayant déçu les investisseurs.
Les principales devises en détail
EUR
Les premières données sur l’inflation de novembre dans la zone euro ont confirmé que les pressions sur les prix restent stables. Elles se situent quelque peu au-dessus des objectifs de la BCE, mais n’ont pas encore montré de signes inquiétants de réaccélération, malgré une solide croissance des salaires. Les données sur la confiance des consommateurs, en revanche, affichent un malaise similaire à celui de leurs homologues du monde des affaires, et confirment le pessimisme remarquable qui s’est installé sur l’économie européenne. Un autre front pourrait s’ouvrir pour la BCE dans les négociations budgétaires françaises, alors que les primes de risque françaises augmentent en raison des craintes d’un effondrement du gouvernement. Cependant, la résistance de la BCE a contraint les marchés à presque exclure la possibilité d’une réduction massive de 50 points de base plus tard ce mois-ci, ce qui apporte un certain soutien à la monnaie commune autour des niveaux actuels.
USD
Aux Etats-Unis, Thanksgiving est traditionnellement synonyme d’une semaine de faible activité commerciale, et la semaine dernière n’a pas fait exception. Les données sur l’inflation, les revenus, les biens durables et les demandes d’allocations chômage sont restées cohérentes avec une croissance saine dans un marché du travail dynamique. Le rapport sur l’emploi de cette semaine est d’une importance double, d’une part parce qu’il s’agit du dernier avant la réunion de la Réserve fédérale de décembre, et d’autre part parce que le précédent a été perturbé par la grève de Boeing et les ouragans qui ont frappé la Floride ainsi que le Sud. Nous pensons que la décision de la Fed de réduire les taux ou de les laisser inchangés plus tard dans le mois dépendra crucialement des résultats de ce rapport et de celui sur l’inflation la semaine suivante.
GBP
La livre sterling a rebondi, tout comme les autres devises européennes, au cours d’une semaine où presque aucune donnée économique nationale significative n’a été publiée. Ce rebond lui a permis de retrouver la tête du classement 2024, reprenant de justesse ce titre au dollar. Les marchés ont presque complètement écarté toute possibilité d’une baisse des taux par la Banque d’Angleterre lors de sa prochaine réunion ce mois-ci. Des taux élevés et une exposition relativement faible au risque de droits de douane imposés par Trump signifient que le chemin de moindre résistance de la livre sterling est probablement sur le point de se diriger vers le haut.
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